Le ntoro de maman Coco: le vol des perruques
L’affaire de galère des taxis ici à Libreville c’est trop fort. Cela fait plus de 2h que je suis depuis à la route en plein carrefour du PK12 pour essayer d’avoir un moyen de transport pouvant m’emmener jusqu’à mon lieu de travail. Ah que dis-je, mon futur lieu de travail si Dieu le veut.
Donc je disais que comme ça je suis censée avoir un entretien ce matin en ville, dans une entreprise qui fait dans le tourisme, mais depuis que j’essaie d’avoir un taxi rien. Ah voilà un taxi qui vient.
J’entends les gens qui proposent les 200f, 500f hummm ceux là on sent qu’ils ne sont pas pressés oh. Il faut me voir dans ma brillance, que bien fraîche avec ma tacoco (talon) de la gloire, je ne peux pas trainer comme ça sous le soleil c’est quand même la grande Coco.
Moi : taxi, viens ici c’est moi la plus riche. 3000f neuf étages ?
Taxi : piiiiiing!
Il faut voir comment les gens me regardent genre comme si je voulais les snober alors que je suis bien humble oh. Quoiqu’il en soit, moi j’ai eu mon taxi, je ne me soucie point de leurs regards de jaloux.
A bord du véhicule qui me conduit vers mon futur emploi stable, j’ouvre mon téléphone pour tuer le temps un peu sur facebook. Je défile le fil d’actualité quand je tombe sur une publication insolite d’un salon de coiffure qui dit qu’une dame s’est introduite dans l’institut pour dérober une perruque. Woooo la honte! La responsable du salon précise même que grâce aux cameras de surveillance, elle a reconnu le visage de la voleuse et qu’elle donne à celle-ci la possibilité d’aller rendre la perruque dans les plus brefs délais sinon elle va l’afficher sur la toile. Maman affiche oh, ce genre de personne il faut toujours afficher c’est important sinon elle va encore refaire ça ailleurs.
Non les filles de Libreville n’ont plus honte hein, à cause d’une perruque tu va risquer ta réputation. De toutes les façons, moi maman Coco ça ne me regarde pas oh, sinon on va encore dire que j’ai le ntoro ( kongossa). En parlant même de ntoro, j’espère que ce n’est pas ma belle-sœur la fameuse voleuse de pépé hein. Parce que la fille là vole tout et n’importe quoi, je ne sais pas là où mon frère l’a ramassée, peut-être sur facebook.
Ce n’est pas la peine de venir allonger vos bouches ici pour dire que j’ai le ntoro oh. D’abord même ici au Gabon on peut tout te refuser sauf le kongossa. Donc je disais que ma belle-sœur c’est une voleuse oh, la go fait même déjà la maladie je vous assure, et mon frère la supporte comme çà. Son dernier forfait porté à ma connaissance c’était samedi dernier au mariage de mon cousin. Après le mariage on s’est retrouvé à la maison familiale pour faire le point sur la cérémonie.
Pendant qu’on était assis au salon à discuter tranquillement, ma sœur, la trésorière voulait faire une transaction, c’est comme ça qu’elle a cherché son petit téléphone (allo allo), au bout d’un moment le phone était toujours introuvable. C’est comme ça que le marié lui dit que peut-être elle a égaré ça quelque part et que de toutes les façons personne ne peut prendre son vieux allo allo. Moi connaissant les habitudes insolites de la belle-sœur, j’ai insisté qu’il fallait faire sonner le phone.
Moi : bon moi j’ai le crédit, attend on fait sonner le phone comme ça ce sera plus facile à retrouver.
Je lance l’appel, le phone sonne mais on n’entend pas le bruit. J’insiste en même temps on fouille partout, on entend le bruit du vibreur étouffé mais on constate que pendant que tout le monde est occupé à chercher, la belle-sœur est assise.
Moi : Ma belle, s’il te plait lève-toi un peu je vais soulever le coussin.
La bonne dame s’exécute malgré elle. Donc on soulève le coussin toujours aucune trace du téléphone. Mais on appelle, ça vibre toujours mais cette fois-ci du côté de la belle-sœur. Ma sœur et moi on se lance un regard complice et d’un accord tacite on décide de la fouiller sans éveiller les soupçons. Chose qu’on n’a plus eu besoin de faire, car tout le monde a vu la bosse du téléphone à travers sa jupe.
Moi : Oh ma belle, qu’est-ce que c’est sous ta jupe ?
C’est comme ça que toute gênée elle a sorti l’allo allo. La honte de mon frère quand il a vu ça. Pour essayer de sauver les apparences, son gars dit koh peut-être qu’elle s’est assise dessus sans savoir et que ça s’est accroché dans sa jupe.
Un peu plus tard dans la soirée, j’ai entendu son gars la gronder.
Lui : vraiment comment tu as pu me faire ça Carla ? Devant toute ma famille en plus. Qu’est-ce que je ne te donne pas ?
Elle : Désolée.
Lui : Désolée ? Crois-tu que cela puisse changer quelque chose sachant que mon nom est déjà parti dans toute la famille que j’ai une copine voleuse ? Je t’achète tout ce que tu veux. Tu as une tablette, 2 Iphone, tu veux quoi d’autre dis-moi ? Tu me ridiculises pour un allo allo toi aussi.
Elle : Rien.
Lui : Au fait, dis-moi. J’espère que tu continues tes séances chez le prêtre.
Elle : J’ai dû arrêter parce que je n’ai pas besoin de ça, je vais aller mieux.
Lui : Quoi ????? Non mais tu as un problème sérieux avec le vol et tu refuses de te faire aider ? Ok, c’est bon, mieux toi et moi on s’arrête ici.
Elle : ayoooo pardon chéri ne me quitte pas, je vais changer. Je ne sais pas ce qui m’arrive souvent, je ressens le besoin de voler, même si c’est un objet insignifiant, il faut que je vole quelque chose. C’est pourquoi quand j’ai vu le portable trainer je n’ai pas pu m’empêcher de le prendre et de le cacher rapidement entre les fesses.
Cette histoire me dépasse. Si vous voyez la fille là, elle est trop belle. On espère qu’elle va changer parce que mon grand-frère l’aime beaucoup. Bon moi je suis arrivée à destination. A plus tard pour une autre histoire du « ntoro de maman Coco ».