ÉCONOMIEENVIRONNEMENT

One Forest Summit : les potentialités du Gabon au centre des regards des investisseurs et bailleurs de fonds avec l’arrivée du Président Emmanuel Macron

Les préparatifs liés à la tenue dans notre pays d’un Sommet international sur la préservation des forêts du bassin du Congo et la biodiversité les 01er et 02 mars prochain vont bon train au regard des échanges qui s’intensifient ces derniers jours entre les deux pays co- organisateurs, le Gabon et la France. Mais bien que cela soit un sommet dédié exclusivement à l’environnement, les populations se demandent quel sera l’impact économique de ce Sommet?

On oppose parfois la protection des forêts et le développement économique des pays forestiers, qui pour beaucoup d’entre eux sont par ailleurs soumis à une forte pression démographique. Le but du Sommet est de démontrer que les deux objectifs sont conciliables :

-gérer de manière durable une
forêt permet à la fois de préserver les services écosystémiques rendus à l’humanité;

-augmenter sa valeur ajoutée économique pour les pays forestiers et les populations locales.

L’arrivée du Président Emmanuel Macron, Chef de l’Etat français, permettra au Gabon de soumettre aux chefs d’entreprises, investisseurs et ONG, une plateforme de solutions scientifiques et économiques pour aider le pays à concilier protection de leurs forêts et développement économique. Ce que veut concrètement le Gabon, c’est de tirer des bénéfices économiques de politiques plus protectrices des forêts : En développant des filières plus durables pour des produits qui seront vendus plus chers sur les marchés internationaux et profiteront
davantage aux populations locales.

C’est le cas pour le bois à des fins de construction et de rénovation des bâtiments, qui constitue une solution innovante pour réduire l’emprunte carbone de nos infrastructures. Les produits alimentaires issus d’agroforesterie et autres pratiques responsables jouissent également d’un fort potentiel : café, cacao, caoutchouc, etc. Le défi pour les investisseurs qui viendront au Gabon est de soutenir ces filières pour accompagner leur passage à l’échelle, et stimuler la demande pour ces produits ou matériaux, en cohérence notamment
avec la nouvelle politique européenne de lutte contre la déforestation importée.

D’ailleurs, un forum économique pour les forêts sera organisé à Libreville pour accélérer le développement de ces filières, grâce à du partage de savoir-faire, de la formation et des
nouvelles opportunités de partenariats
économiques. En rémunérant les pays qui reforestent et augmentent ainsi les capacités de séquestration de leurs forêts. Les acteurs privés ont à cet égard un rôle majeur à jouer à travers
ce qu’on appelle les « crédits carbone ».

Les investisseurs, les bailleurs de fonds ont donc un rôle à jouer et le Gabon devrait profiter de cette grande opportunité afin de convaincre le maximum d’entrepreneurs et autres à investir dans notre pays.

Yves Herty